David STEINSCHNEIDER
David Steinschneider est né le 24 septembre 1909 à Paris 4ème. Ses parents Chaim Leib Steinschneider et Genendel son épouse, née Mordsky, sont venus de Pologne en France en 1901 avec leur fils aîné Hersch, dit Henri, né en 1898 à Losice (voïvodie de Mazowie). Ils habitent 25 rue des Rosiers puis 41 rue du Temple dans le 4e arrondissement à Paris.
Son père est tailleur. Après l’aîné, Henri, naissent à Paris Sarah, dite Suzanne, en 1906, Maria, dite Marinette, en 1908, David en 1909 et Maurice en 1913. En 1915, le père part aux Etats Unis sans le reste de la famille, mais ne pouvant les faire venir (problèmes d’yeux pour Suzanne) il revient en 1916. Une dernière petite sœur, Paulette naît en 1917. David va à l’école primaire rue de Moussy.
En 1926, toute la famille est naturalisée française (décret du 30 novembre 1926), sauf Henri qui est déjà marié. David devient fourreur. Il fait son service militaire. Le 4 juin 1936, il se marie avec Berthe Simplatt à la mairie du 3e arrondissement de Paris . Ils habitent au 64, rue de Belleville, à Paris. En 1937, ils ont un fils Robert.
Au début de la guerre, David est appelé sous les drapeaux, comme son frère Maurice, David est démobilisé après l’armistice. Son frère Henri, ses beaux-frères, respectivement Raphaël Letiche, mari Suzanne, Maurice (Mowsza) Sztejnsznajder (cousin issu de germain) mari de Marinette, Robert Mazuras, mari de Paulette, se sont engagés volontairement dans l’armée. Raphaël et Robert sont fait prisonniers dans la Somme. Maurice (Mowsza) démobilisé, est arrêté (rafle dite du « billet vert ») en 1941 et envoyé à Beaune la Rolande puis déporté le 28 juin 1942 par le convoi n°5 pour Auschwitz (il survivra et reviendra en mars 1945).[1]
Henri est arrêté lors de la rafle du Vel D’Hiv avec sa femme Rose et son petit garçon Daniel 6 ans. Ils seront envoyés à Pithiviers puis déportés à Auschwitz. Leur fille Rachelle, dite Raymonde, 16 ans, se réfugie chez ses grands-parents, Chaim et Genendel.
Sur exhortation de sa sœur Paulette[2], David parvient à cacher Robert à la campagne, dans la région d’Orléans.
En octobre 1943, son père Chaim et sa nièce Rachelle sont arrêtés à leur domicile par la police française et déportés par le convoi n°61 le 28 octobre 1943 pour Auschwitz.
David est lui aussi arrêté à son domicile, avec sa femme Berthe, le 21 juillet 1944. Le motif de l’arrestation est que leur fils n’est pas à leur domicile, et c’est un délit ! Ils sont conduits à Drancy, d’où David pourra envoyer deux lettres le 30 juillet, l’une à sa sœur Suzanne, l’autre à sa sœur Paulette. Une somme de 10000 francs lui est confisquée au camp de Drancy.
Il est déporté vers Auschwitz , par le convoi 77, le 31 juillet 1944. Il y reçoit le N° 132120[3]. Le 29 janvier 1945 il est vu à Sechsenhausen, le 16 février à Matthausen, le 23 Mars 1945 à Amstetten. Il a été vu vivant à Linz le 16 avril 1945 par trois amis, Monsieur Raymond Sturis, Monsieur Marcel Thomas et Monsieur Robert Parade[4]. C’est parce qu’il avait le typhus, qu’il aurait été traité localement, au lieu d’être rapatrié en avion. Sa trace est alors perdue, il ne reviendra pas.
D’après l’arrêté du 25 avril 2003, il est « officiellement »[5] déclaré mort en déportation le 5 Août 1944.
Notes de bas de page
[1] Le parcours de Maurice est incroyablement proche de celui de Michel Gelber, mentionné par Jérôme SKORKA (Scorin) dans son livre. Tous deux auraient survécu 3 ans dans le Canada (Maurice coiffeur, Michel soudeur et autre bricolages). Ndlr.
[2] Mère de Liliane Brulant, auteure de la biographie.
[3] Ce numéro, mentionné sur certains documents d’archive ne semble pas cohérent avec les numéros du moment.
[4] Selon deux documents dactylographiés retrouvés par l’auteure au domicile de sa mère, qui devait le tenir d’une source fiable sans que nous puissions dire laquelle (cf photo dossier)
[5] Et manifestement, par erreur.